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Omnivore : le paradis (tristement) perdu

Alors que l’édition 2024 d’Omnivore a fermé ses portes il y a quelques jours à Vincennes, certains visiteurs et partenaires de l’événement regrettent une époque où l’événement fêtait et honorait dignement la Jeune Cuisine et proposait un esprit un peu foutraque, bien loin de l’acide rigorisme financier de GL Events qui gère ça comme un grand supermarché de la bouffe. Avec un succès fort peu convaincant.

Rendez-nous Omnivore. Le vrai, le pur, l’originel. Ou presque. Sans remonter jusqu’au Havre en 2006 ou Deauville, si déjà nous retrouvions un peu de l’esprit parisien, celui de la Mutualité à ces débuts, mutualiste et sincère, ce serait déjà tellement bien. 

Nul parisianisme mal placé en souhaitant un retour en terre parisienne – Vincennes n’est pas si loin -, mais le souhait simple – et ô combien partagé – de retrouver un état d’esprit dans lequel la valorisation de la Jeune Cuisine se faisait dans un espace de liberté un poil foutraque, un poil libertaire, en dehors des clous. Et tant pis si, financièrement, le festival ne tournait pas très rond, si quelques factures ont été oubliées en route, valant quelques disputes ad vitam aeternam entre l’organisateur et des chefs et des producteurs. Il y avait un engagement, un discours et une vérité salutaires qui faisait d’Omnivore le rendez-vous incontournable pour tous, où l’on se rendait avec l’émotion de découvrir de nouvelles têtes, de croiser toutes ces personnes qui évoluent dans le pâle monde virtuel toute l’année. Lieu de rencontres, d’échanges, de partages, Omnivore jouait son rôle. Un oeil sur la grande scène, l’autre à reconnaitre untel ou untel, tout le monde se croisait, se saluait, ça discutait sur les marches de la Mutualité, la bouche toujours prête à découvrir un petit plat ou un grand verre, et le tour était joué. Le bonheur omnivore. 

Mais, aujourd’hui, le rêve est terminé, le foutraque n’est plus. Le tenancier historique, Luc Dubanchet, a choisi a sécurité pour éviter la sortie de route humaine et financière. Celle-ci porte un nom : GL Events. Le festival a été digéré à l’acide du rigorisme financier. Désormais, il y a parfois plus de stands qui cherchent à faire connaitre ses produits que de visiteurs. Les partenariats sont omniprésents et l’espace Transgourmet prend plus de place que la grande scène. Nous pourrions être dans n’importe quel salon  dédié à l’agroalimentaire que le visiteur n’y verrait que du feu. 

Ah la grande scène… Tristesse ! A part quelques grands noms qui l’ont fait déborder, elle fut d’un triste à mourir. On regrette, justement, en parlant de mort, le regretté Sébastien Demorand, l’animateur historique, qui nous faisait sentir et manger à distance. Disparue également le cadre de la grande scène de la Mutualité, sa hauteur sous plafond, sa puissance et son histoire. Là, on se croirait dans un hangar anonyme de lointaine banlieue où l’on a enlevé des caisses pour y poser rapidement quelques chaises et une estrade. L’animateur actuel, Aïtor Alfonso, a beau s’activer : la sauce (Gribiche fut-elle) ne prend pas. Ne prend plus. Comme un signe que le fric a pris le dessus sur la philosophie de base d’Omnivore, cette grande scène se situe tout au bout de notre froid hangar, histoire de devoir passer devant tous les stands mercantiles. On se croirait au supermarché, avec les bouteilles de coca et d’eau pétillante au fond. Omnivore version Monoprix, Grand Frais, Action ou Lidl ? 

Sur les trois jours du salon, la fréquentation a toujours suivi peu ou prou la même règle : une journée forte, le lundi, là où il y a les « pros ». Le dimanche et le mardi – surtout le mardi – souffrent d’un manque de souffle. Dimanche, jusque tard dans la journée, il n’y avait pas grand-monde sur les conférences, pour ne pas dire parfois personne. Ca parlait dans le vide pendant que le café coulait à flot du côté du Paris Coffee Show. 

D’une certaine façon, Omnivore tourne un peu dans ce même vide qui questionne l’avenir de ce genre d’événements. Quoiqu’il en soit, rendez-nous Omnivore. Le vrai, le pur, l’originel. Ou presque. Est-ce trop demandé ? 

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PratiqueLien vers le site Internet d’Omnivore

LES COURTS BOUILLANTES

19 janvier | Renée Richard, fille de la célèbre « Mère Richard », reine du saint-marcellin, est décédée ce dimanche 19 janvier. Elle était âgée de 74 ans. Elle avait continué le travail de sa « mère » en s’occupant de l’étal fromager situé au sein des Halles Paul-Bocuse. Son aïeule avait ouvert une première crèmerie en 1965 dans les anciennes Halles des Cordeliers. Le saint-marcellin de la Mère Richard reste mondialement connu. 

19 janvier | Le premier bar à saucisses vient d’ouvrir à Genève (Suisse). L’enseigne se nomme « Brad », en référence à la bradwurst, saucisse emblématique de la Suisse alémanique. Produits sourcés, röstis maison réalisés avec une pomme de terre locale et déco tendance devraient faire la différence. Rappelons-nous qu’à Paris, le concept Saucette n’avait pas fait long feu. 

19 janvier | Après des expériences à la Réserve Paris, le Shangri-La puis le Ritz, Camille Dghoughi vient de prendre le poste de directrice F&B du Lutetia (Paris, 6e  arr.).  

19 janvier | La Bretagne interdit la pêche aux saumons et aux truites pour l’année 2025. Comme le rappelle le magazine Reporterre, « les causes de cette disparition ne sont cependant pas majoritairement liées à la pêche, déjà sévèrement limitée par des quotas les années précédentes. Le dérèglement climatique qui augmente la chaleur de l’eau, la destruction du bocage qui favorise l’érosion et la présence massive de pesticides ont joué un rôle massif dans l’érosion des salmonidés. » 

19 janvier | Dans le cadre du dixième anniversaire de l’hôtel La Réserve (Paris, 8e arr.), son restaurant triplement étoilé, Le Gabriel, va organiser plusieurs diners exclusifs. Cela démarre avec le chef Guillaume Galliot, du restaurant Caprice (Four Seasons Hong Kong, trois étoiles) qui va réaliser un repas à quatre mains avec Jérôme Banctel, chef du Gabriel, les 5 et 6 février. 

18 janvier | Reconnue coupable de « pratiques commerciales trompeuses », la maison Ballardran (Bordeaux), réputée pour ses canelés, a été condamnée à une amende de 100000€. Une enquête de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), parue en 2023, pointant des différences entre l’étiquetage des produits et leur composition suite à des changements de recette. Le parquet, qui avait requis une amende nettement supérieure, a précisé qu’il se réservait le droit de faire appel de la décision. 

18 janvier | Jean Coussau, chef du Relais de la Poste à Magescq (Landes), et plus ancien restaurant doublement étoilé de France (depuis 53 ans), vient d’être nommé « chevalier » dans l’ordre de la Légion d’honneur. La La Landes ! Autres promotions, celles des cheffes Fanny Rey et Adeline Grattard au même grade. 

18 janvier | Selon nos informations, la création d’un second restaurant a été évoqué du côté du Clarence (Paris, 8e arr.), table doublement étoilée tenue par le chef Christophe Pelé. Il pourrait prendre place au deuxième étage, en lieu et place d’anciens bureaux. Christophe Pelé a déjà, par le passé, ouvert une table éphémère dans la cour du bâtiment. 

15 janvier | La Table des Climats (Dijon, 21) accueille un nouveau chef en la personne d’Alexandre Clochet-Rousselet. Le Bourguignon a notamment travaillé au Pressoir d’Argent (Bordeaux), à La Table de Pavie (Saint-Emilion) et Le Relais Bernard Loiseau (Saulieu). Premier service officiel le 16 janvier. 

15 janvier | Les enseignes La Boucherie (4,47/5 ; 5871 avis), pour la restauration traditionnelle, et KFC (4,36/5 ; 255 090 avis), pour la restauration rapide, arrivent en tête dans la catégorie « restauration » du palmarès des enseignes plébiscitées selon l’entreprise Vasano qui a analysé quelque 9,4 millions notes et avis via les fiches Google Business Profile en 2024. 

15 janvier | Le Parlement a adopté mardi 14 janvier la prolongation jusqu’à fin 2026 d’une dérogation qui permet d’utiliser les tickets-restaurant pour acheter des produits alimentaires à préparer, comme le riz, l’huile ou la farine. Cette dérogation – permise à la suite du Covid pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs – avait expiré au 31 décembre 2024 du fait de la censure du gouvernement de Michel Barnier.

13 janvier | Le chef Laurent Poitevin vient de décéder d’une longue maladie. Souvent présenté comme un chef discret et humble, il a connu une longue carrière de chef que ce soit au sein du groupe Edern , au Peninsula, à l’Hôtel Vernet ou dans le groupe Taillevent où il fut notamment le second de cuisine du chef Michel Del Burgo à l’époque où la table brillait de ses trois étoiles. Précédemment, il a également oeuvré au Bristol ou au Crillon. Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille. 

13 janvier | Patrick Morlière est nommé directeur général de La Maison du Chocolat. Il succède à Guillaume Mazarguil qui dirigeait la marque depuis 2018.

LES INFOS BOUILLANTES

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