Le tribunal d’Épinal tient-il son record ? Peut-être bien. En à peine 90 minutes, son président, Fabien Son, a signé une convention judiciaire d’intérêt public avec Nestlé Waters. Le groupe, visé par deux enquêtes préliminaires pour des forages illégaux et pour tromperie (traitement de ses eaux alors que cela est interdit), va devoir s’acquitter d’une amende de deux millions d’euros. Une somme rondelette pour n’importe qui mais pas pour Nestlé Waters dont le préjudice causé dans cette affaire a été évalué à…. Trois milliards d’euros !
Pas de procès, donc pas d’enquête en bonne et due forme pour comprendre les pratiques d’un groupe qui vend à travers la planète ses eaux stars que sont Vittel, Perrier, Contrex, Hépar et la fameuse San Pellegrino, partenaire du 50 Best et du guide Michelin.
Pour être complet, précisons que le groupe s’est engagé « à la réparation de l’impact écologique par la mise en place d’un ambitieux (sic) plan de renaturation et de restauration » de deux cours d’eau, le Petit-Vair et le Vair, et à la restauration de zones humides situées sur le terroir de Vittel et Contrexéville. L’investissement tournerait autour d’un 1,1 million d’euros.
Trois milliards d’euros d’abus, trois millions d’amende, cherchez l’erreur.