Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Aldehyde (Paris, 4e arr.) : la très belle surprise de la rentrée signée Youssef Marzouk

Dans le bal des ouvertures de la rentrée, entre concepts prétentieux à la vie courte, énièmes tables aux inspirations méditerranéennes ou bouclard bistronomique vu et revu, le restaurant Aldehyde revendique sa singularité gastronomique. Que vaut cette nouvelle adresse qui a ouvert ses portes fin août ? Réponse.

En restauration comme en littérature, la fin des vacances estivales se ressemble en tout point : l’heure est aux nouveautés qui, communication oblige, volent groupées. On ne sait plus trop où donner de la tête sans tourner de l’oeil. Dans ce maelström plus ou moins ordonné par des communiqués de presse aux tentations diverses, l’expérience permet de positionner assez rapidement les acteurs. Il y a les concepts qui veulent faire du bruit dès l’ouverture, la deuxième, troisième ou quatrième adresse du chef untel qui a oublié la cuisine pour se concentrer sur le business, les inconnus au bataillon qui visent la reconnaissance, les Top Chef sortis du bocal. Et il y a des cuisiniers qui osent, en ces temps difficiles pour le secteur de la restauration, ouvrir une nouvelle affaire, prendre leur premier poste de chef et revendiquer en outre une cuisine propre. Entendre par là : personnelle, singulière. Sont-ils les plus fous du lot ? Pas impossible. 

Mais quand, à la folie douce (rien à voir avec…), s’ajoutent le talent, l’intelligence, la richesse d’un parcours et une extrême gentillesse, le risque se mue en bon coup. Coup de chapeau, coup de génie, trop tôt pour le dire ; la suite le dira. Mais, assurément, il y a chez Aldehyde tous les ingrédients qui donnent envie de dire qu’une très belle table vient de voir le jour à deux pas de la Seine, au 5 de la rue du Point Louis-Philippe. 

Soyons un peu concret : un père pâtissier, une mère restauratrice, major de promotion en chimie (toute la fratrie affiche d’ailleurs un sacré pedigree professionnel), réorientation vers un BTS cuisine, passé au Ritz époque Nicolas Sale, chez Tomy and Co, au Tout-Paris (Cheval Blanc, Paris), Youssef Marzouk s’amuse à oeuvrer au salé comme au sucré, monte en responsabilité et est arrivé ce qu’il devait arriver : annoncer au chef Arnaud Donckele qu’il était temps pour lui de se lancer dans le grand bain. Ce dernier l’invite à prendre son élan et à viser juste.

C’est désormais chose faite. Dans un écrin entièrement repensé, avec cuisine ouverte et multiples bouteilles de vinaigre rangées sur les étagères (« Tout est fait maison et servira en cuisine, ce n’est pas que de la déco » explique le chef), la petite équipe 100% masculine propose une cuisine gastronomique qualifiée de « française » mais ponctuée par les influences tunisiennes du chef. Paradoxalement, c’est un bouillon asiatique, découvert du côté de Phuket, en Thaïlande, qui provoquera une immense émotion lors de notre repas, accompagnant le poireau travaillé de deux façons et quelques petites ravioles de canard à tomber à la renverse. Un très grand plat, faussement simple, au parfait équilibre gustatif, qui ne s’égare pas dans des démonstrations inutiles pour se contenter d’aller droit au but. De bout en bout, dès le démarrage avec le canapé de carotte et cumin qui pose le décor (et l’identité), jusqu’au dessert au chocolat fumé et tagète qui constitue un exemple de maitrise du sucre et de fraicheur, le repas régale.

Un énorme coup de coeur pour Aldehyde (pour celles et ceux qui cherchent l’origine de ce mot : il s’agit du nom de la molécule contenue dans la coriandre, reflétant ainsi le caractère distinctif de sa cuisine), une table qui va rapidement prendre toute sa place sur la scène culinaire parisienne.

Courgette et stracciatella
Poireau, ravioles de canard et un bouillon terre-mer
Agneau en deux façons
Chocolat fumé et tagète

_____

5 rue du Pont Louis-Philippe, Paris (4e arr.) | 09 73 89 43 24 | Déjeuner : e/p/d (45€) et e/p ou p/d (35€) ; diner : cinq temps (95€) et sept temps (120€) | Du mardi au samedi, déjeuner et diner | Lien vers le site Internet

Photographie | Ilya Kagan, FPR

LES COURTS BOUILLANTES

15 janvier | La Table des Climats (Dijon, 21) accueille un nouveau chef en la personne d’Alexandre Clochet-Rousselet. Le Bourguignon a notamment travaillé au Pressoir d’Argent (Bordeaux), à La Table de Pavie (Saint-Emilion) et Le Relais Bernard Loiseau (Saulieu). Premier service officiel le 16 janvier. 

15 janvier | Les enseignes La Boucherie (4,47/5 ; 5871 avis), pour la restauration traditionnelle, et KFC (4,36/5 ; 255 090 avis), pour la restauration rapide, arrivent en tête dans la catégorie « restauration » du palmarès des enseignes plébiscitées selon l’entreprise Vasano qui a analysé quelque 9,4 millions notes et avis via les fiches Google Business Profile en 2024. 

15 janvier | Le Parlement a adopté mardi 14 janvier la prolongation jusqu’à fin 2026 d’une dérogation qui permet d’utiliser les tickets-restaurant pour acheter des produits alimentaires à préparer, comme le riz, l’huile ou la farine. Cette dérogation – permise à la suite du Covid pour améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs – avait expiré au 31 décembre 2024 du fait de la censure du gouvernement de Michel Barnier.

13 janvier | Le chef Laurent Poitevin vient de décéder d’une longue maladie. Souvent présenté comme un chef discret et humble, il a connu une longue carrière de chef que ce soit au sein du groupe Edern , au Peninsula, à l’Hôtel Vernet ou dans le groupe Taillevent où il fut notamment le second de cuisine du chef Michel Del Burgo à l’époque où la table brillait de ses trois étoiles. Précédemment, il a également oeuvré au Bristol ou au Crillon. Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille. 

13 janvier | Patrick Morlière est nommé directeur général de La Maison du Chocolat. Il succède à Guillaume Mazarguil qui dirigeait la marque depuis 2018.

12 janvier | À l’occasion de la Saint-Valentin à venir, la Poste proposera une série de timbres réalisée avec la maison Pierre Hermé Paris, autour de l’Ispahan et des macarons. 

12 janvier | Christophe Le Fur, chef de l’Auberge Grand’Maison (Mûr-de-Bretagne, 22), va ouvrir une nouvelle table à Hillion (22). Le Bon Abri proposera une cuisine « bistronomique vivante, réconfortante et soignée ». Ouverture programmée début mars. 

12 janvier | Nicolas Multon, ex-chef pâtissier de la Villa René Lalique (67), va ouvrir une pâtisserie-salon de thé à Strasbourg (67). Ouverture prévue en avril. 

12 janvier | Le romancier Paul-Henry Bizon a réalisé un podcast en cinq épisodes qui relate l’aventure de la Jeune Rue et de son immense arnaque menée par Cédric NaudonLien vers le podcast

11 janvier | Le chef Alexandre Gauthier réalisera le repas de la Paulée des vins de Loire le dimanche 30 mars au Grand Monarque, à Chartres. Le repas fera l’objet d’un accord avec les plus beaux vins de la région de l’année. Le chef de la Grenouillère (Pas-de-Calais) succède à Emmanuel Renaut. 

LES INFOS BOUILLANTES

ON AIME SUR LE FIL…

« Moment suspendu, où @glennviel et @vigilant_louis_philippe s’unissaient pour un dîner ⭐⭐⭐⭐⭐ au relais @bernardloiseau » | Photographie : @cherrystone_photographie

« Défi relevé : dompter la lumière dans l’ambiance rouge intense du bar @unplugbar » | Photographie : thetravelbuds

_

Portrait décalé du chef Florent Ladeyn à l’occasion de l’ouverture de son nouveau restaurant lillois, Krevette | Photographie de @celiaswaenepoel (publiée sur le compte de Camille Carlier)

_

Fumiko et Anthony Maubert | Photographie de @gianni1968villa (postée sur le compte de Assa Restaurant)

_

Restaurant La Mirande (Avignon) | Photographie de @florian_dmrg

LES DERNIERS ARTICLES

OPINION

Abonnez-vous à nos newsletters

Recevez toutes les actualités et les nouveaux articles publiés sur Bouillantes